Ecrit par DEANNA BICKFORD
Ces jours-ci, on dirait que tout le secteur sans but lucratif est sens dessus dessous à propos des gros changements qui prendront place chez Postes Canada à partir du 31 mars.
Nous avons tellement entendu parler de « la mort du publipostage », que c’est maintenant l’objet de bonnes blagues. Pour ceux d’entre nous qui y voient les extraordinaires capacités du publipostage dans le soutien de nos causes et de celles de nos clients, toute rumeur d’une mort imminente de la poste semblerait très exagérée. Par contre, les annonces récentes de Poste Canada apparaissent vraiment comme le signal d’un déclin précipité de nos services de livraison du courrier, un dur coup à la fois pour les consommateurs canadiens et pour les organismes sans but lucratif qui compte sur le publipostage pour communiquer avec leurs sympathisants.
Nous savons qu’il y a beaucoup de supporters d’organismes sans but lucratif — particulièrement ceux de la génération des civiques et ceux du baby-boom — qui préfèrent toujours recevoir du courrier plutôt que tout autre type de communication.
Alors, à quoi s’attendre?
Avec l’escalade rapide des tarifs du courrier de première classe et la disparition proposée de la livraison à domicile, le secteur associatif fera face un défi toujours plus grand pour rejoindre ses donateurs. Il est clair que même pour les organismes qui ont les moyens de défrayer les nouveaux tarifs de première classe, les usagers continueront à en avoir moins pour leur argent dans l’avenir immédiat. Les consommateurs canadiens sentiront aussi le vent du changement — en particulier les personnes du troisième âge et ceux pour qui des limitations physiques rendront l’accès difficile aux boîtes à lettres communautaires.
En tant que collecteurs de fonds, que pouvons-nous faire?
Imagine Canada, un organisme canadien dont la mission est de soutenir et renforcer les organismes du secteur de bienfaisance a lancé une réponse en temps opportun le 20 janvier, avec une lettre à l’honorable Lisa Raitt, ministre des transports et aux fonctionnaires de Postes Canada, en les invitant à s’engager avec les principaux intervenants du secteur de la bienfaisance pour identifier les problèmes et les solutions potentielles (Lettre disponible qu’en anglais). Ces solutions incluent la mise en place d’une structure de prix pour les organismes de bienfaisance qui « reflète les réalités postales auxquelles les organismes de bienfaisance doivent faire face et qui les encouragerait à demeurer des utilisateurs robustes des services de Postes Canada. » Imagine Canada pointe vers l’Australie comme un modèle, où de larges consultations avec le secteur de la bienfaisance ont permis de comprendre que « les organismes de bienfaisance ont des besoins en ce qui concerne la poste qui sont différents des autres utilisateurs de courrier».
J’attends impatiemment une réponse à cette lettre bien argumentée qui reflète les sentiments d’un grand nombre dans notre secteur!
En attendant, si vous n’avez pas encore lu l’article de Leah Eustace (en anglais), cela en vaut vraiment la peine, car elle aborde directement la question de ce qu’il reste à faire.
Voici quelques idées clés que je tire de cet article qui paraît à point nommé:
- planifiez de manière à budgéter pour les changements à venir
(à compter du 31 mars) - économisez en transmettant les reçus d’impôt par courriel quand c’est possible
- considérez utiliser une affranchisseuse pour les petits projets qui n’exigent pas de timbres collés
Dernier point, mais non le moindre, c’est le moment de prendre part aux discussions dans notre secteur au sein de nos associations professionnelles, telles l’AFP et l’AHP. A court terme, s’il vous plaît, faites pression sur vos associations pour qu’elles défendent la cause des organismes caritatifs, qui devraient avoir droit à un tarif spécial pour le courrier de première classe. Et à long terme, n’oublions pas de parler au nom des Canadiens qui subiront un impact particulier avec la fin de la livraison à domicile. Ils méritent aussi d’être entendus!
Je suppose que c’est peut-être un peu culotté — mais approprié — de suggérer que peut-être les organismes à but non lucratif et leurs donateurs devraient collectivement s’engager dans une campagne et écrire ? Je connais quelques donateurs qui seraient heureux d’y participer…
Comments are closed.